Good bye Thatcher

Il y a quelques jours j’écrivais sur la crise financière qui secoue le monde et qui devient de plus en plus une crise économique avec ses répercussions sur le monde réel. Depuis peu, il n’y a pas que les valeurs boursières des grandes compagnies d’assurance et des banques qui dégringolent, les grandes multinationales des autres secteurs commencent aussi à en faire les frais et l’histoire est loin d’être terminée. Quelques mois après la tempête boursière, la plus grave après celle de 1929, l’on se rendra compte des effets réels dans l’activité productive avec des dépôts de bilan d’unités de production, la baisse de l’activité économique et l’on regardera avec attention les prévisions du FMI des jours prochains sans oublier son corollaire de licenciements. Il est clair que cette situation est regrettable dans une conjoncture économique morose déjà pour de nombreux travailleurs sans oublier le gel de nombreuses promesses électorales faute de ressources publiques. Difficile aujourd’hui de tirer des leçons définitives par ce que tout simplement même les plus avertis auront du mal à prévoir tant l’environnement devient incertain. Loin d’être catastrophique, il est clair que le pire a été évité avec l’action des Etats sur les marchés mais la crise de confiance demeure et le citoyen lambda s’interroge, inquiet pour son épargne même si les politiques cherchent à rassurer. Il est aussi clair que les Etats ne peuvent abandonner les banques au bord de la faillite due à l’irresponsabilité de leurs dirigeants et à tout une machine financière toujours à l’appât du gain car la banque n’est simplement pas une entreprise comme les autres. Sa faillite engendre d’autres sans oublier la perte de l’épargne de citoyens, fruit le plus souvent de toute une vie de travail, placée pour se prémunir de risques futurs.

Voila comment fonctionne le système même si l’actualité montre à suffisance ses limites. Le mot nationaliser, longtemps bête noire des tenants du système financier international redevient utilisable. Les Etats-Unis en ayant fait recours pour limiter les catastrophes, l’Europe lui a emboîté le pas avec la Belgique, le Luxembourg…et même au pays de Thatcher cela semble être la voie aujourd’hui. C’est vraiment le comble ce virage idéologique ou le retour aux fondamentaux du socialiste Brown ou bien encore comme le diraient les libéraux économiques, c’est du pragmatisme. Cette crise fait et fera encore malheureusement des victimes mais une chose reste claire, elle est différente de plusieurs ayant secoué le monde et fera certainement réfléchir. Certes le système économique a toujours trouvé des ressources pour revenir à des situations de stabilité mêmes précaires mais cette fois ci, que les forces extérieures triomphent pour sa une régulation profonde et pourquoi pas sa refonte car il est au bord du gouffre. La situation actuelle exige de repenser ses fondements et le rôle de ses principaux acteurs.

On reconnaît volontiers avec tout ce qui se passe que la solution ne résiderait pas au tout libéral ou au tout Etat mais à y voir de clair avec les interventions des Etats, on se rapproche plus à retour massif de la puissance publique au sein de l’économie comme d’ailleurs ce fut le cas après 1929. Certes les époques sont différentes mais ce virage est important pour tous ceux qui ont à charge de conduire les politiques publiques même si l’Etat de par expérience a toujours joué un rôle clé dans la dynamique économique actuelle. La règle des 3 D (dérégulation, désintermédiation, décloisonnement) ayant conduit au virage des années 70 et 80 est remplacée timidement par celle de l’interventionnisme public et d’ailleurs ce n’est pas pour rien que les négociations commerciales internationales peinent à avancer sur l’agriculture et les services. En tout cas, il y a lieu aujourd’hui de réfléchir de façon globale sur la dynamique économique et sa capacité non pas à créer des exclus mais a engendrer plus d’égalité et de justice sociale. Avec l’interdépendance économique, nombre de questions se trouvent être liées et l’écart entre riches et pauvres tant sur les plans national et international constitue un argument clé pour revoir les règles de fonctionnement de l’économie. Aujourd’hui, la crise des prêts immobiliers ayant démarré il y a un peu plus d’une année aux Etats-Unis se répand au monde entier avec des conséquences qui pourraient être dramatiques pour nombre de citoyens qui le plus souvent sont considérés être en marge du système mais qui, en réalité ne le sont pas par le simple fait qu’ils subissent et durement ses effets pervers. C’est cette interdépendance qui fait, qu’ensemble il y a lieu de repenser le système, travailler pour une véritable gouvernance globale. Avec cette crise, en tout cas je l’espère, peut être que quelque chose naîtra, un système générateur d’égalité et de justice sociale au service de l’Homme et de son environnement.

Commentaires

Anonyme a dit…
Bonjour!

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