L’Afrique dans les relations internationales

Quelque chose change en Afrique en ce début du troisième millénaire, il y a une reconfiguration de l’espace politico-économique du fait d’acteurs internes mais aussi de l’intervention d’acteurs externe, élément dont nous traiteront ici. Il est clair que depuis la chute du mur de Berlin en 1989, la configuration des relations internationales a changé avec l’apparition d’Etats qui, en moins de vingt ans sont devenus les véritables locomotives de l’économie mondiale. La Chine, l’Inde, le Brésil… de part leurs stratégies à l’échelle internationale sur les plans économique et politique ont bouleversé la donne, à redistribuer les cartes dans l’exercice de la puissance à l’international. Cela rend aujourd’hui dépassé le système hérité de l’après guerre, il n’y a qu’à voir l’appel à de nouvelles règles de gouvernance à l’internationale dans des domaines tels le commerce, l’environnement, la finance ou tout simplement au niveau du conseil de sécurité de l’ONU. L’on serait tenter de se demander et l’Afrique dans tout ce jeu ? Après avoir subi la décennie perdue du développement, celle des années 80, amorcé le virage de la démocratie (notamment dans l’espace francophone) durant la décennie 1990, ce continent sur lequel peu d’observateurs aurait misé il y a quelque années intéresse les grandes puissances économiques mondiales pour des raisons diverses bien évidemment. L’Afrique se retrouve de façon volontaire ou non au cœur d’un monde global où la dimension production de richesse est fondamentale définissant tout un ensemble de relation entre États.

S’il y a aujourd’hui une chose dont l’interdépendance économique a révélé de bénéfique, c’est que les rapports économiques redéfinissent ceux politiques et sociaux à l’échelle globale. L’ouverture économique a fait des gagnants en témoigne la formidable dynamique économique en Asie où en l’espace de quelques années des millions de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté. Cela est un fait même s’il admis de nos jours un essoufflement et le besoins de certains ajustements pour tenir dans le long terme. Théoriquement et empiriquement et ce, depuis des années, il est prouvé que lorsqu’elle n’est pas maîtrisée notamment par un ensemble de règles édictées par la puissance publique, elle peut être synonyme de catastrophe pour de millions de pauvres dépourvus le plus souvent de mécanismes (individuels ou collectifs) de couverture et/ou de protection. C’est tout le débat aujourd’hui sur la libéralisation des marchés agricoles, la circulation des capitaux, la production de biens publics….véritables débats de sociétés tant dans les pays développés que ceux en développement. Cela reste aujourd’hui le constat d’une mondialisation apparue fort longtemps qui sur le plan économique l’on situerait aux alentours du 15 ème siècle mais qui, depuis les années 80 a pris une autre tournure avec la fin du consensus de Bretoons Woods.

Actuellement cette mondialisation fait débat et est de plus en plus décriée par une frange importante de la population mondiale qui a le sentiment de toujours constituer la variable d’ajustement. Cet état d’esprit mélangeant révolte et colère a pris de l’ampleur depuis le fiasco de la conférence de l’OMC à Seattle en 1999. L’Afrique n’est certainement pas le seul continent touché par les effets négatifs de la dynamique économique actuel rien qu’en voyant la question du pétrole cher, la hausse des prix de denrées alimentaires. Mais il est celui où les conséquences pourraient se révéler plus néfastes compte tenu d’une situation déjà précaire en terme de conditions de vie. Cela a conduit à nombre d’initiatives de la part d’acteurs internationaux pour réduire durablement la pauvreté sur ce continent. Sortir l’Afrique de la pauvreté reste un éternel débat et l’ensemble des acteurs (États, Organisations internationales, entreprises, Ong…) estiment travaillé dans ce sens.. Du sommets Europe-Afrique de l’année dernière, aux rencontres Sino-Africains en passant par les différents TICAD et le premier sommet Indo-Africain sans nul doute le regain pour cette partie du monde est vraiment d’actualité. Pour les pays Africains longtemps cantonnés dans une espèce de précarré directement issu des indépendances, il y a eu une prédominance en terme de relations diplomatiques et économiques vers les anciennes métropoles, l’arrivée d’autres acteurs pose certes des défis mais constitue tout de même une opportunité à saisir avec intelligence. Il va falloir choisir des partenaires sans renier ceux existants même s’il est nécessaire d’élargir ses partenariats économiques. L’arrivée de ces nouveaux concurrents sur les marchés Africains bousculent les habitudes des partenaires traditionnels qui commencent sérieusement à réfléchir sur leurs relations avec ce continent.

Deux raisons fondamentales poussent ces pays à aller vers l’Afrique. En premier lieu, ce continent recèle d’immenses ressources minières et énergétiques qui sont indispensables a la poursuite de leur dynamique économique. En deux, l’aspect politique demeure fondamental. La chine doit consolider sa puissance politique en élargissant sa zone d’influence, l’Inde et le Japon avec la question du siège permanent à l’ONU avec ou sans droit de veto auront forcément besoin du bloc Africain avec un peu plus du ¼ des membres de cette organisation. En trois, l’apparition de problèmes globaux nécessitant des solutions globales et/ou multilatérales appellent à un certains consensus à l’échelle internationale. C’est le cas sur la question des changement climatique par exemple. Ces éléments sans nul doute conduiront à un rééquilibrage des forces à l’échelle internationale. La timide dernière réforme du FMI n’est qu’un début de ce vaste mouvement aujourd’hui incarné à la fois par des Etats et de citoyens pour une mondialisation plus humaine. Ce vaste mouvement de contestation et de demande de véritables règles pour une autre gouvernance mondiale ne peut être ignorée dans un contexte ou le fossé entre riches et pauvres s’agrandit et ce, malgré les quantités de richesses qui se créent.

L’Afrique redevient ainsi un terrain de jeu et d’enjeux de la politique internationale où diplomatie rime avec logique de défense d’intérêts propres comme ça l’a été si souvent. Cette confrontation de ces États sur le continent entraîne des accusations mutuelles et la palme d’or revenant aujourd’hui bien évidemment à la Chine. Son approche politique et partenariale est dénoncée à la fois par des États, des ONG et depuis peu par les Organisations Internationales telles le FMI s’inquiétant d’un possible endettement massif du continent par les prêts bon marché. La percée de la Chine est nette sur le continent, ce pays est devenu un acteur incontournable avec près des un volume d’échanges de 55 milliards de $ US avec l’Afrique en 2006. Aujourd’hui, les grandes économies se disent le plus souvent vouloir élaborer des politiques notamment commerciale mieux à même de satisfaire aux exigences d’un partenariat mutuel en surfant généralement sur des considérations historiques pour justifier des positions présentes et futures.. C’est là tout l’intérêt de comprendre les enjeux sur ce continent sachant que les décisions qui seront prises maintenant détermineront longtemps encore la vie de millions d’individus qui, majoritairement consentent encore tant de sacrifices pour vivre.

Cette lourde responsabilité appelle l’ensemble aux politiques de ce continent à faire preuve davantage de conscience et de bâtir de véritables projets de société où la cohérence dans le temps et l’espace est de mise. C’est toute la logique de proposer de stratégies de développement réalistes donnant un repère temporel et d’objectifs aux acteurs impliqués dans la création et la redistribution des richesses. Il resta admis que l’existence d’une stratégie de développement vaut toujours mieux que son absence, car même si l’on ne la partage, on pourrait imaginer une alternative. L’existence d’un cap en matière de développement est un facteur de mobilisation des acteurs, chose qui permet de forger une identité autour d’un idéal élément de galvanisation des énergies qui sont sur le territoire. Cela reste valable à tant l’échelle nationale que locale et, c’est là que l’on voit toute le rôle du politique et toute l’importance d’avoir en Afrique des institutions stables, premier défi majeur du continent Africain. Avoir des institutions stables signifie des règles de droits reconnues de tous, délimitant l’action de chaque acteur et quel que soit son domaine d’intervention. Avoir des institutions stables signifie la possible de continuer à travailler ensemble dans le temps et l’espace par la poursuite des actions posées antérieurement. Avoir des institutions stables signifie la création d’un cadre reconnu de tous comme étant notre volonté de vivre ensemble et ce, malgré nos différences. C’est toute l’essence d’une bonne gouvernance politique et économique dans Etats, élément fondamental en matière de stratégies de développement.

Sans hiérarchiser, l’Afrique a des atouts dans la mondialisation, chose qu’il va falloir utiliser intelligemment au bénéfice des tous. Sa population jeune qui révèle des défis certes majeurs en terme d’accès aux besoins sociaux (éducation, santé, participation citoyenne….) reste un atout indéniable. Ses ressources naturelles avec une exploitation rationnelle peuvent se révéler facteur de réduction durable de la pauvreté sur le continent. Une diaspora disposant de savoirs, de savoirs faire et des réseaux, choses indispensables dans le contexte politico économique actuel. Avec une utilisation intelligente de cet ensemble, l’Afrique peut dénicher des marchés, comprendre mieux les exigences de l’économie mondiale, révolutionner ses mentalités au contact de l’autre. Toutes choses devant conduire à un changement de pratiques dans un monde mouvant et appelant sans cesse à une adaptation régulière des acteurs dans leurs stratégies d’intervention. Ce sont là quelques atouts qui peuvent être utiles à ce continent pour tirer son épingle du jeu, le tout est de savoir s’en servir efficacement en faisant preuve de volonté et d’audace car, le système économique actuel malgré tous ses inconvénients recèle tout de même des potentialités. De la posture défensive, il est temps d’adapter celle offensive et la multiplication des partenaires à ce niveau est une exigence tout en ayant conscience qu’il y a des problématiques qui se règlent à l’échelle nationale et d’autres aux échelles régionale et internationale. C’est là un autre défi de ce continent à savoir une réelle intégration économique pour bénéficier de la proximité de certains marchés, des économies d’échelle et de savoirs faire disponibles pour dynamiser les régions économiques et peser à l’échelle mondiale.

Le puzzle de la politique internationale se complexifiera davantage, le temps n’est plus à l’attentisme mais à l’action. Le développement auquel aspire l’Afrique sera certes long mais malgré toutes les difficultés, il y a des choses qui marchent et qui prouvent que la fatalisé ne devrait être de mise. Il faudra davantage s’appuyer sur ces dernières , les capitaliser au bénéfice de tous tout en mobilisant l’ensemble des acteurs à la fois publics et privés car chacun aura un rôle déterminant à y jouer. L’Afrique devrait aujourd’hui devenir force de proposition en matière de stratégies de développement, faire preuve de pragmatisme et surtout se donner les moyens de ses politiques pour éviter le statu quo synonyme de chaos dans nombre de pays. Et on ne le rappellera jamais assez vers cet objectif, il est nécessaire de disposer de ressources humaines qualifiées, comprenant les enjeux actuels, capables de proposer des alternatives cohérentes. Des opportunités existent de nos jours avec l’ouverture du monde, l’information circule, avec les TIC de véritables perspectives s’ouvrent pour nombre d’entre nous. Il reste à saisir ces opportunités, de faire preuve d’imagination pour trouver des solutions à nos problèmes, de croire en nos capacités intellectuelles et humaines et surtout d’agir ensemble pour relever les défis qui nous interpellent.

Commentaires

Anonyme a dit…
After getting more than 10000 visitors/day to my website I thought your sidighign.blogspot.com website also need unstoppable flow of traffic...

Use this BRAND NEW software and get all the traffic for your website you will ever need ...

= = > > http://get-massive-autopilot-traffic.com

In testing phase it generated 867,981 visitors and $540,340.

Then another $86,299.13 in 90 days to be exact. That's $958.88 a
day!!

And all it took was 10 minutes to set up and run.

But how does it work??

You just configure the system, click the mouse button a few
times, activate the software, copy and paste a few links and
you're done!!

Click the link BELOW as you're about to witness a software that
could be a MAJOR turning point to your success.

= = > > http://get-massive-autopilot-traffic.com
Anonyme a dit…
I cοmment wheneѵer I еspeсially enjoy a аrticle on а
ωebѕite οr іf I hаve something to contгibute to thе
cοnversatіon. Usually іt's caused by the passion displayed in the article I looked at. And after this post "L'Afrique dans lеѕ
геlatіonѕ internatiоnales". I was moved enough to post a leave a responsea response :-P I do have a couple of questions for you if it's okay. Is it only me or does it look as if like some of the remarks appear like they are written by brain dead folks? :-P And, if you are posting at other online social sites, I would like to keep up with everything fresh you have to post. Would you list the complete urls of all your social sites like your Facebook page, twitter feed, or linkedin profile?

My website: Blu Cigs Reviews
My website: blu e cig review
Anonyme a dit…
I'm not sure why but this blog is loading very slow for me. Is anyone else having this issue or is it a issue on my end? I'll chеck bacκ later
on and sеe if the problem ѕtill exiѕts.



Fеel fгee tо visіt my ωеbsite - http://www.sfgate.com/business/prweb/article/V2-Cigs-Review-Authentic-Smoking-Experience-or-4075176.php
Anonyme a dit…
Heуa i am for the fіrst time here. Ӏ found this board and I finԁ It
really useful & it helpeԁ me оut much.
I hope to giνe sοmethіng bаck anԁ аid οtherѕ
like you helpеԁ mе.

Look at my homepagе: click through the next internet site
Anonyme a dit…
Hello to all, the contents existing at this web page are genuinely remarkable for people experience,
well, keep up the good work fellows.

My web-site :: nokia 808 specification
Anonyme a dit…
If you are going for finеst contents like I do, only go to see thіs web sіte all the tіme becauѕe іt οffers featurе contents, thanks

Feel free tо surf to my web pagе Similar Webpage
Anonyme a dit…
I wanted to thank you fоr this fantastic read!
! Ι defіnitelу еnϳoyeԁ eѵery littlе bіt of іt.
I hаve you bοok maгked to chеck out new stuff you ρoѕt…

Loоk at my webpage http://www.tpca.or.tz
Anonyme a dit…
I am not sure where you're getting your information, but good topic. I needs to spend some time learning more or understanding more. Thanks for great information I was looking for this information for my mission.

Feel free to visit my page :: lombrano :: ::

Posts les plus consultés de ce blog

L’électricité, un bien toujours rare en Guinée

Conakry, Capitale Mondiale du livre en 2017 : la mobilisation ne fait que commencer

« En Guinée, la décentralisation a buté sur sa forte politisation »