Le Pétrole et l'Afrique

L’Afrique, région potentiellement riche en ressources naturelles y compris énergétiques a toujours joué un rôle de pouvoyeuse de matières premieres, caractéristique qui a structuré ses relations notamment avec l’Europe. Depuis la révolution industrielle avec le charbon et l’acier, la recherche et la La détention de sources d’énergie sont au cœur de l’action politique des Etats qui en ont été les précurseurs et les premiers bénéficaires à savoir l’Europe et les Etats-Unis, ce fut le cas du charbon au 19 ème siècle et le pétrole au 20 ème. Au cours du dernier sicèle, le développement de l’industrie pétrolière s’est davantage focalisée sur la pénisule Arabique disposant de loin les premières réserves mondiales. En Afrique, les pays du Nord et certaines pays Subsahariens comme le Nigéria, l’Angola ont dès le début c'est-à-dire au milieu du siècle acceuilli les compagnies pétrolières vennant essentiellement des Etats-Unis, de la France et de la Grande Bretagne. Aujourd’hui force est de reconnaître que si ces compagnies ont tiré leur épingle du jeu en devenant de véritables multinationales avec des chiffres d’affaires supérieurs au PIB de certains pays de la région, ce ne fut pas le cas des pays hotes. Ceci pour des raisons politiques liées à la gestion de la manne pétrolière au sein des Etats mais aussi des contraintes externes dues senntiellement à des aspects géopolitiques des puisssances dominantes.

Ce constat d’échec en terme d’impact des revenus pétroliers sur l’amélioration des conditions de vies des populations a améné nombre d’auteurs et d’observateurs à lier détentions de ressources naturelles et sous développement. Aujourd’hui, après le premier cap de l’exploitation pétrolière en Afrique que l’on situerait jusqu’au début des années 90, différentes leçons peuvent être tiréés. La mauvaise gestion des revenus pétroliers due à une captation des rentes par une catégorie de la population ( la classe dirigeante comprise) et ce, au détriment de la majorité des populations. Chose ayant conduit à des situations de conflits pour déboucher sur une instabilité politique chronique à l’image de l’Angola et du Nigéria. Des économies complètement structurées par l’exploitation de cette ressource créant un système dual et fragile par manque de diversification. Car, l’essentiel des attentions plutôt que des efforts se trouve être focalisée sur ce secteur à forte rente, ce qui limite la mise en valeur des autres potentialités se trouvant sur le térritoire national. Acela, on pourrait ajouter les dégâts environnentaux, certes non spécifiques à l’industrie pétrolière posant une thématique plus globale sur comment concilier création de richesses, progès sociaux et protection de l’environnement.

Refléchir encore sur le pétrole en Afrique est d’actualité tant le climat international a changé avec l’apparition de nouveaux enjeux et acteurs depuis près deux décennies. L’Afrique est le lieu de positionnement mais aussi de repositionnement stratégiques de la part des grandes puissances économiques (Etats-Unis, France, Chine…) dans ce domaine. C’est un continent où l’exploration pétrolière est encore très prolifique, des contrats d’exploration se signent, des réserves sont mises à jour quotidiennement sans oublier un grand nombre de pays qui commencent déjà à exploiter leurs ressources. Le Golfe de Guinée par exemple est devenu depuis seulement quelques années un eldorado pétrolier avec la Guinée équatoriale, le Sao Tomé et Principe sans oublier le Nigéria, l’Angola, le Congo…Cette région maritime n’est pas la seule car il est prouvé que le pétrole existe à l’intérieur des terres comme au Mali, il coule en ce moment en Mauritanie et au Tchad sans oublier les réserves du Soudan…donc de réelles possibilités existent en terme d’offre pétrolière d’où tout l’intérêt des pays à forte demande en premier les Etats-Unis. Acteur principal du développement pétrolier à l’échelle mondiale avec ses multinationales comme Chevron-Texacco, l’Afrique présente trois intérêts majeurs pour ce pays. Premier consommateur mondial avec près de 25%, dans la situation actuelle d’instabilité du Moyen Orient que la guerre en Irak a aggravé ( deuxièmes reserves mondiales de pétrole), l’Afrique est un continent proche d’où la baisse des coûts de transport (énormes dans la cas du pétrole), des routes maritimes plus ou moins sécurisées avec l’Atlantique et des pays politiquement « controlables ». L’Afrique, même avec des réserves moindres comparées à la péninsule Arabique ne manque pas d’intérêts pour les Etats-Unis qui envisagent d’y importer aux environs de 2025, près de 25% de leur demande.

Pour les Européens, l’essentiel sera de maintenir leur présence dans leurs ex-colonies. Total ( Cameroun, Gabon, Congo) et Shell au Nigéria sans oublier conquerir les nouveaux marchés. Pour les nouveaux arrivants tels la Chine, il faut se positionner en prennant des parts de marché et s’assurer la disposition de ressources énergétiques pour faire marcher l’enorme machine économique. Cette conquête de marchés fait partie intégrante de la diplomatie Chinoise en Afrique au même titre d’ailleurs que les autres sans trop de soucier des conditions, par exemple le soutien au régime de Oumar El Béchir du Soudan. En plus de ces pays il faudra compter sur l’Inde et les puissances régionales Africaines qui voudront vendre leur expertise dans le domaine, on peut notamment penser à la libye. C’est dire que les interractions entre tous ces acteurs (Etats, entreprises, ONG) redessinnent déjà la carte pétrolière en Afrique et les Etats propriétaires des ressources plus qu’avant seront confrontés à des difficultés énormes en terme de choix de partenaires pour assurer au mieux leurs intérêts car la règle dans ce domaine non exculsif reste le lobbing et la mise à l’epreuve des rapports de force. Il est important de noter que l’Afrique est devenue le lieu de prédilection des compagnies pétrolières appuyées dans leurs stratégies de conquêtes par leurs Etats…Ah oui c’est cela de la Géoéconomie, l’Etat à la conquête des marchés par l’intermédiaire de ses unités de production, telle est la nouvelle configuration du capitalisme qui, en réalité a toujours été ainsi. Ce ne sont pas des entreprises qui se disputent des marchés mais des Etats et le pétrole est loin encore d’apporter un havre de paix et de prospérité en Afrique Subsaharienne. L’exemple Tchadien après tant de « bruit » montre à suffisance qu’il y a nécessité de renpenser encore les schémas. Il mérite d’être souligné à cet effet que la mise en place d’un véritable gouvernance interne afin de mieux partager les fruits de cette richesse demeure une impérieuse nécessité, rôle fondamental de la puissance publique.

Vers ce chemin, les pays Africains qui le veulent ont encore du temps d’innover en matière de gestion ou tout simplement d’adapter des situations ayant marché ailleurs au risque de s’installer durablement dans des conflits interminables sans oublier la nécessité d’un certain exercice de responsabilité de la part des acteurs internationaux (Etats, Institutions Internationales, Entreprises). Il est souvent repété que rien n’est possible sans les Hommes et rien n’est durable sans les structures, detenir une ressource stratégique n’est pas une condition sine qua nun pour un développement, tout dépend de ce que l’on en fait au service de l’économie et au profit de l’Homme et de son environnement pour éviter les limites atteints de nos jours dans nombre de cas, à savoir la dépendance économique et quand on reste dans l’exemple du pétrole, forcément on pensera au rechauffement climatique. L’exemple de certains pays montre que la détention d’une ressource stratégique peut servir de levier mais une approche globale s’avère nécessaire en terme de vision de développement. Dans le cas du pétrole en particulier et des ressources naturelles en général, les enjeux demeurent énormes et on devrait privilégier l’application de principes de bonne gestion relevant le plus souvent du bon sens pour que leurs fruits aillent aux ayants droit à savoir les populations. N’est ce pas la toute la problématique de la révision des conventions minières en Guinée pour enfin, que detenir des ressources naturelles ne soit plus de la malédiction mais porteur de lueur d’espoir.

Commentaires

Anonyme a dit…
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