Nous sommes absents...vivement de nouvelles institutions

Au moment où on attend les résultats du second tour de la présidentielle dans un climat fort peu enviable, je vous livre ici quelques sentiments sur le monde et nous ou plutôt notre pays dans le contexte international. Il y a quelques jours, ce sont tenues à Dakar, les assises euro-sénégalaises des coopérations décentralisées, a priori, nous n’étions pas concernés, sauf que nos amis sénégalais avaient pris le soin de convier quelques représentants de pays voisins. Ce furent des moments d’échanges et de partage sur les processus de décentralisation en général et singulièrement des relations entre collectivités locales sénégalaises et celles françaises, italiennes, espagnoles… Curieusement, notre pays a brillé comme d’habitude par son absence. J’ai quand même cherché un peu et rencontré le maire de Mamou, invité par une collectivité locale française. Maigre représentation d’un pays qui s’est engagé dans la décentralisation à la fin des années 80. Aujourd’hui force est de reconnaître que nous demeurons absents lors de beaucoup de rendez vous dont on pourrait tirer profit pour qualifier davantage nos politiques publiques, mais pour cela, soyons pas naïfs, le retour des institutions est une nécessité, enjeu principal de cette élection. Notre pays sans doute paie le prix fort de son manque de vision et de leadership dans nombre de domaines, rien qu’à voir la situation sociopolitique avec la déliquescence des institutions. Espérons que nous sortirons vite et bien de cette crise de gouvernance le caractérisant depuis près d’une décennie. Avec un peu de recul, l’on peut aisément constater le gâchis, la perte d’énergie et, on pourrait dire « tout cela pour ce résultat ? ». Nombreux sont les débats auxquels j’ai participé durant ces rencontres, mais jamais, il ne fut question de la guinée, comme si rien ne s’y passait, ou en tout cas quelque chose qui mériterait d’être souligné et pourtant ce pays est indépendant depuis 52 ans. Ce fut le même constat au mois de janvier dernier au sommet des régions du monde sur la sécurité alimentaire. C’est peut être pas étonnant au vu de tout ce qui se passe au pays, mais triste dans un monde ouvert où la rencontre de l’autre est devenue une nécessité car nos destins restent imbriqués. Mais que voulez vous que les autres disent à votre place ?


Le vrai drame dans cette situation, c’est notre effacement, l’inintérêt de l’autre vis-à-vis de ce qui se passe chez nous, alors que nous sommes à un moment où il est important pour un pays de s’exprimer, de proposer, de discuter, bref de s’affirmer dans le concert des nations. Vous me direz peut être que les rencontres auxquelles j’ai assisté sont pas si importantes pour juger de la place d’un pays dans le monde. Peut être, mais c’est aussi en ces lieux comme à la tribune de l’ONU que l’on se rend compte du poids d’un Etat. Cela montre une fois de plus la nécessité des institutions, leur stabilité et le rôle primordial de l’Homme politique. Il faut le reconnaître, nous avons eu des gouvernants mais manqué d’Homme d’Etat. Sur nombreuses questions à l’échelle de la sous région, de l’Afrique ou du monde, nous demeurons absents, cela va nous coûter cher, et on paie déjà le prix. Il faut juste avoir à l’idée que le bonheur auquel nous aspirons avant de se concrétiser pour chacun se conçoit, les moyens d’y arriver sont échangés à des échelons différents et nous devons y prendre toute notre place. Il n’est jamais bon d’être absent là où des décisions se construisent où se prennent. Longtemps, la gestion du pouvoir a cristallisé les énergies dans ce pays avec les conséquences dramatiques que nous vivons (absence d’un Etat et de leadership, déficits de services publics, situation économique catastrophique, pessimisme des populations…). Il est vraiment temps de redresser la barre, et vers ce chemin, vivement de nouvelles institutions capables de prendre en charge la destinée collective. Ce pays ne manque pas de talents, mais a juste besoin d’institutions crédibles, alors faisons en sorte que ces moments critiques soient dépassés de la meilleure des manières car in fine, nous somme obligés de travailler ensemble pour permettre à chacun et à tous de vivre dignement dans ce pays.

Commentaires

Djelo a dit…
Je partage ton point de vue.
L'absentéisme de notre pays aux rencontres internationales relève de sa mauvaise gouvernance.
Le coût d'opportunité reste énorme.

J'ose espérer que ce nvx prési ns permettra enfin de rentrer sur la scène politiq internationale ss devoir baisser la tête.

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