Et finalement, il a gagné….

Une victoire qui n’est qu’historique comme l’était déjà sa candidature, la victoire de Obama à la présidentielle étasunienne prouve une fois de plus que les peuples peuvent évoluer, les clichés peuvent être dépassés car nombre d’entre nous croyaient encore il y a quelque jours que les réflexes identitaires pourraient s’exprimer dans la fond de l’isoloir. Oui, on ne pouvait ignorer cette donne mais cette victoire est synonyme de révolution dans un pays où, il y a un peu plus de quarante ans on luttait encore pour les droits civiques. Cette victoire prouve au monde que les Etats-Unis malgré toute l’arrogance du président Bush ces dernières années reste quand même un pays aux mille paradoxes, un pays que l’on aime mais que l’on déteste aussi à certains égards comme d’ailleurs n’importe quel autre. Obama reste l’incarnation du changement de cap après Bush, l’expression de la volonté populaire de tourner une page de leur histoire peu glorieuse et à la face du monde, que nul ne peut in fine arrêter la volonté d’un peuple pourvu qu’à un moment donné des hommes et des femmes incarnent en eux ce ressenti profond en instaurant une confiance si nécessaire dans les relations humaines et singulièrement dans le monde politique. Bon vent monsieur le président et n’oubliez surtout pas que le monde vous observe et croit en votre volonté de contribuer à son évolution en ce début du 21e siècle plein de paradoxes. Redonnez nous confiance en la politique, faites en sorte qu’elle redevienne ce qu’elle aurait dû toujours être à savoir une chose noble témoignant de l’engagement d’hommes et de femmes au prix le plus souvent de lourds sacrifices.

Aujourd’hui, après une campagne presque parfaite, ancrée dans une stratégie de captation de voix qui fera sans nul doute école pour les sciences politiques en terme de stratégie de terrain, il m’est difficile voire impossible de ne pas croire à la volonté et à la capacité de l’homme et de son équipe de faire preuve de nouveauté. Nul doute que le président des Etats-Unis est avant tout celui des Etats-Unis comme le sont ou devraient l’être nombre de ceux de son rang. Mais avec leur place dans le monde, chaque décision comptera pour les autres d’où la nécessité de continuer l’ouverture, le dialogue entre les peuples en s’inscrivant de nouveau dans le multilatéralisme. Difficile d’imaginer des solutions individuelles dans un monde global avec des défis et aspirations à la fois partagés et contradictoires. Ce qui vient d’arriver reste historique et plein de symboles pour une bonne partie de la population étasunienne en l’occurrence celle noire qui, il faut le rappeler encore n’avait pas droite de participer aux choix collectifs il y a juste quelques décennies car privée de droit de vote. Voilà que le rêve de Martin Luther King prend forme et revoilà le pays que l’on a aimé tant, voilà que le rêve Américain, comme on l’a souvent appelé reprendre corps car le peuple croit de nouveau, voit un champ de possibilités s’ouvrir.

Cet évènement remet au goût la politique en tant que moyen de satisfaction des besoins collectifs. Pour ceux qui ne croient pas encore, c’est bien réel, Obama, afro-américain dirigera bien les Etats-Unis et cela reste une fierté et prouve encore de plus la vitalité de la démocratie étasunienne. Voyons en cela, l’expression d’un engagement pour défendre une cause noble, le sens du travail bien accompli, les capacités de l’Homme à se dépasser, à transcender les difficultés de son temps pourvu qu’il fasse preuve d’imagination et d’engagement individuels et collectifs. «Yes we can » restera à jamais gravé dans la mémoire collective de ce pays et même au-delà. Aujourd’hui, malgré toutes les interrogations sur la crédibilité de la parole politique face au réel, comment ne pas succomber à cette éloquence, à cette façon de faire, à cette capacité d’analyse, bref à la qualité de l’homme qu’est Obama dont plusieurs d’entre nous sont fiers. Faisons de telle sorte donc que nos actions au quotidien s’inscrivent dans cet élan d’espoir, cette volonté de se dépasser permettant à chacun dans l’exercice de ses potentialités de faire émerger un signe d’ouverture et d’espoir pour les autres. C’est en cela et cela seulement que nous rendrions hommage à cet instant historique et solennel en espérant qu’une page soit tournée, celle de Bush. Pour terminer disons simplement que les différences entre nous restent une source extraordinaire de possibilités d’émancipation individuelle et collective d’où la maxime on est plus riche en étant différents qu’identique et Obama symbolise vraiment cela.

Thanks Mr President and good luck.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L’électricité, un bien toujours rare en Guinée

Conakry, Capitale Mondiale du livre en 2017 : la mobilisation ne fait que commencer

« En Guinée, la décentralisation a buté sur sa forte politisation »