Tout simplement hallucinant

Il y a quelques jours, je publiais un article sur la démocratie en Afrique en prenant exemple sur le Zimbabwé. Ce pays comme cela fut mentionné est vraiment à la ruine, avec une crise politique ayant conduit à son effondrement économique. Un seul indicateur suffit en ce début de semaine de comprendre cette situation dramatique que vit le peuple zimbabwéen, el l’occurrence sont taux d’inflation avoisinant 2,2 millions pour cent et la banque centrale met en circulation un billet de 100 milliards de dollars équivalents tenez vous bien à environ un dollar étatsunien sur le marché noir. ceci illustre combien de fois des seuils ont été franchis là bas pourtant pays cité en modèle de réussite économique et grenier de l’Afrique Australe, il y a encore moins d’une décennie, les soutiens au camarade Bob devraient encore réfléchir.. C’est tout simplement hallucinant, incompréhensible pour le citoyen lambda qui a du mal à se nourrir et pourtant milliardaire ! Incompréhensible aussi pour tout économiste faisant de la lutte contre l’inflation un des objectifs majeurs de la politique économique, confère le carré magique de Kaldor. En Europe avec un taux de 3%, il y a déjà de vives polémiques et partout la question de la garantie du pouvoir d’achat refait surface sans oublier les critiques contre la BCE de la part des politiques notamment en France.

L’inflation, ce phénomène économique est au cœur des politiques publiques, elle provoque à la fois l’instabilité économique et sociale et pouvant conduire à la rupture des équilibres institutionnels, facteur de fragilisation de la démocratie et l’expression de l’extrémisme. Aujourd’hui, la lutte conte l’inflation préoccupe tous les banquiers centraux et cela a pris une certaine importance dans un contexte de circulation des capitaux où la garantie de leur rentabilité dans le temps demeure une nécessité pour les accueillir. L’inflation est au cœur des troubles économiques et sociaux dans les pays en développement avec l’effet conjugué des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, elle est au cœur de controverses scientifiques et de politiques économiques. Le cas Zimbabwéen montre simplement que l’économie est une science politique elle est en réalité un moyen d’action du pouvoir politique, de bonnes politiques et pratiques politiques peuvent conduire à de meilleurs résultats économiques. Cette science est loin d’être théorique et ésotérique comme le souligne Stiglitz car, de bonnes politiques économiques peuvent améliorer considérablement la vie des pauvres par exemple. Derrière chaque indicateur économique, il y a une réalité socioéconomique donnée, il permet de fonder des jugements et esquisser des perspectives d’avenir. Les indicateurs économiques et ce, malgré leurs imperfections en terme de construction et d’interprétation sont pourtant nécessaires et indispensables à la compréhension des mécanismes de la vie économique, leur taux du coup n’est pas anodin puisque simplement résultat d'un ensemble de mesures de politique économique.

Le Zimbabwé en ce début du troisième millénaire est tout simplement au bout du souffle, vit un drame en témoignent ses millions de refugiés en Afrique du Sud avec ces images chocs de la xénophobie au pays de Mandela sans oublier la ruine de son économie et essentiellement de son secteur agricole, pourtant ayant faits es beaux jours. Quelle que soit la nécessité des réformes engagées au début des années 2000, notamment celle agraire, l’intelligence politique a vraiment manqué à ces dirigeants. Certes la situation de ce pays reste complexe au regard de son histoire, mais il devrait appartenir à l’Homme politique de trouver les voies et moyens de se dépasser, de proposer des alternatives crédibles dans le temps et l’espace car, le progrès réside dans la remise en question de soi, l’invention et l’innovation. Ce sont là les clés de tout processus de développement qui se veut durable. Le 90eme anniversaire de Mandela a montré à la face du monde que de la grandeur fait appel à d’autres valeurs telles le pardon, le dépassement de soi et le dialogue. À tous de méditer sur la vie de cet homme à qui je rends hommage pour son rôle dans le processus de l’édification de la nation arc en ciel, loin d’être terminé. Retenons que gouverner nécessite des convictions, une certaine logique d’action et appelle à faire partager une vision, sources de cohérence et d'exigence avec soi-même, mais gouverner exige aussi des compromis, de l’écoute et du dialogue et cela est plus que nécessaire dans un monde interdépendant.C’est l’essence même de la démocratie.

Commentaires

david santos a dit…
Hello, Boubacar!
I loved this post and this blog.
Have a nice day.

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